L’armoise annuelle, plante controversée
Qui n’a pas envie de planter dans son jardin la fameuse armoise annuelle dont on entend tant parler ces derniers temps ? Et en boire des tisanes nous protègerait-il de tous types de virus ou parasites ?
Plein phare sur l’armoise annuelle
L’armoise annuelle, Artemisia annua ou Qinghao est une astéracée originaire des régions tempérées et subtropicales de la Chine, répandue en Europe, en France notamment dans le bassin du Rhône et les Alpes.
Pouvant atteindre jusqu’à 2 mètres de hauteur, c’est une grande plante herbacée odorante annuelle. Ses « cousines » artémises, elles, sont vivaces, comme l’armoise vulgaire de nos champs (Artemisia vulgaris.), l’absinthe (Artemisia absinthium), l’aurone aussi appelée « arquebuse » (Artemisia abrotanum) ou encore l’estragon (Artemisia dracunculus.) !
Elle pousse facilement dans un sol argileux bien drainé neutre ou légèrement alcalin, préférant un emplacement au soleil, elle sera plus aromatique si elle pousse sur un sol pauvre et sec.
Une plante médicinale
Utilisée en Chine depuis plus de 2000 ans contre les fièvres et les virus, elle est antiparasitaire et antipaludique. Elle est efficace pour les fièvres avec frissons dès les premiers symptômes sans effets secondaires ni rechute. Inscrite aujourd’hui dans la pharmacopée chinoise, elle est indiquée aussi en cas de chaleurs caniculaires ou de jaunisse. Traditionnellement, on faisait des tisanes de la plante par décoction des feuilles et des branches après les avoir macérées pendant une nuit dans l’eau froide. Elle était aussi préconisée pour les règles difficiles comme notre armoise vulgaire, grande compagne de la femme pour les troubles du cycle menstruel.
L’artémisinine
Des vertus anti-paludiques
L’hécatombe des soldats pendant la guerre du Vietnam dû au paludisme ont amené les chercheurs militaires à s’intéresser à ce remède traditionnel utilisé dans des régions dans lesquelles on ne constatait pas de cas de la maladie. On a identifié sa structure chimique en 1972, puis isolé, extrait et réalisé la synthèse chimique de l’artemisinine, molécule active concentrée à 89 % dans les feuilles et les inflorescences récoltées au début de la floraison, en automne.
Les limites de son utilisation
Des études pharmacologiques démontrent que la plante, l’artémisinine et ses dérivés ne sont pas toxiques, excepté chez la femme enceinte pendant le premier trimestre. Néanmoins le surdosage de la molécule isolée et indiquée en monothérapie provoque des effets secondaires et le sous-dosage un manque d’efficacité avec l’apparition de résistance. L’OMS recommande donc l’artémisinine avec d’autres médicaments de synthèses antipaludiques (l’amodiaquine, la méfloquine ou la luméfantrine.), aujourd’hui prescrits dans 43 pays.
Dans la pharmacopée chinoise, elle est indiquée en tisane (6 à 10 g par jour) pour ses effets antiparasitaires et antipaludiques, mode de préparation déconseillé par l’OMS qui craint de nouvelles résistances, et pourtant efficace depuis des siècles.
Des recherches en cours
Les recherches actuelles en laboratoire ont confirmé par ailleurs les effets anti-inflammatoires de l’artémisinine pour l’arthrite du genou, les effets immunosuppresseurs (aussi préconisée en médecine chinoise pour les maladies auto-immunes), et des recherches sur d’éventuels effets anti tumoraux sont en cours, pour son action antioxydante, réparatrice de l’ADN endommagé, et une réorientation des cellules cancéreuses vers la mort naturelle, l’apoptose.
Espoir et enjeu de l’Artemisia afra
Les conditions écologiques et le biotope de la plante influent sur les teneurs en principes actifs de notre artémise. On constate qu’ils sont élevés en climat tempérés et faibles en zones tropicales. En Afrique se développe la culture de l’Artemisia afra pour soigner le paludisme avec des résultats positifs. Contrairement à l’espèce asiatique, elle ne contient pas d’artémisinine, mais de l’arginine, laissant penser que la combinaison des principes actifs de la plante adaptée à son milieu aurait des meilleurs effets autant en préventif qu’en curatif. Dans la plupart des pays d’Afrique, l’artémisia afra est inscrite dans la pharmacopée nationale.
L’armoise, une plante polémique
En France, seul un usage personnel de l’artémisia annua est possible, réalisé sur la base de sa propre culture. Il est en effet interdit de la cultiver pour la vendre pour ses effets thérapeutiques ni en complément alimentaire.
Préparation antiparasitaire avec l’armoise vulgaire de nos climats
- teinture alcoolique d’armoise vulgaire, de mélisse, d’angélique et d’acore odorant. À parties égales. Compter 20 gouttes par prise.
Le fer potentialise l’effet de l’artémisinine et de la plante entière.
La plante est fragile et se conserve peu de temps.
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Bonjour
Je lis que vous jeter le doute sur l’aspect antiviral de l’artemisia faute de preuves “scientifiques” et de la validation par de l’OMS. Or son usage a démontré notemment à Madagascar que prise dès le début des symtômes en teinture mère entre l’Artemisia Annua a de fait une efficacité contre le virus nommé Covid 19. L’ignorez vous ? Votre position est très troublante.
Bonjour Nicole,
oooohhh que non nous ne l’ignorons pas. Il y a simplement des choses que nous ne pouvons pas écrire noir sur blanc. Ensuite, l’autrice de cet article est clairement une experte en la matière. Je lui fais entière confiance.
Merci Nicole pour votre commentaire (qui me fait super plaisir).
Bien à vous.
Danny Marquis / directeur de publication
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